9h45 – 10h00 : Introduction par Vincent Guillin (UQAM)
10h00 – 10h45 : Jeremy Greene (Johns Hopkins University)
Mobile Media and the Mind: Radioelectroencephalography and the Speculative Future of Wireless Health Technologies, 1945-1965
10h45 – 11h30 : Erika Dyck (University of Saskatchewan)
Psychedelic Reboot: Reconciling psychedelics in the 21st Century
11h30 – 11h45 : Pause | Break
11h45 – 12h30 : Julie Jebeile (Université de Berne)
Values, simulations, and technologies
12h30 – 13h30 : Pause | Break
13h30 – 14h15 : Franck Varenne (Université de Rouen)
Anayser, expliquer et comprendre à l’aide de simulations computationnelles
14h15 – 15h00 : Sabine Arnaud (CNRS)
Speaking Machines, the Trial of Articulation, and Deaf Education in Modern France
15h00 – 15h15 : Pause | Break
15h15 – 16h00 : Mara Mills (New York University)
Testing Hearing with Speech
16h00 – 16h45 : Dominic Martin (UQAM)
Intelligence artificielle et prise de décision morale : les promesses et les défis des agents moraux artificiels
16h45 – 17h30 : Discussion
–> Affiche de l’événement | Event Poster
TEXTE DE PRÉSENTATION
Dans un monde où l’humain ne cesse de créer et d’utiliser des outils
technologiques, se pose la question des rôles et impacts de ces outils sur
l’esprit et sur les fonctions mentales.
L’utilisation d’outils et de techniques en lien avec la cognition humaine
n’est pas nouvelle : l’histoire des expérimentations scientifiques sur
l’esprit humain témoigne d’une fascination pour le comprendre par des
interventions et techniques externes à lui. Cette histoire concerne de
nombreuses disciplines telles que la médecine, la psychiatrie ou encore les
sciences sociales et la linguistique, qui se sont dotées d’outils variés et
ont mis en place des techniques surprenantes pour tenter de résoudre les
énigmes que posent l’esprit humain. L’expérimentation est ainsi entrée dans
toutes les disciplines de l’esprit, notamment en neurosciences et en
psychologie, jusqu’à atteindre la philosophie en créant cette sous-branche
qu’est la philosophie expérimentale. Et les nouvelles technologies ne sont pas
seulement devenues essentielles dans le quotidien des individus : elles sont
également utilisées pour les soins et la prise en charge de diverses
pathologies et handicaps.
À l’heure où la technologie est devenue omniprésente et où ses avancées ne
cessent de dépasser les attentes et prévisions, la question de ses
interactions avec l’esprit se pose encore et se renouvelle. La biologie, la
génétique, ou encore l’informatique, qui permettaient entre autres de
comprendre certains mécanismes de la psyché humaine, ne sont plus simplement
des disciplines capables de décrire les modes de fonctionnement de l’esprit
humain, mais elles s’avèrent transformatrices, modificatrices de l’esprit,
voire même déjà dans une certaine mesure, créatrice ou génératrices de
certaines capacités.
Les questionnements qui résultent de ce développement de la technologie –
notamment en ce qui concerne le fonctionnement cérébral, l’impact de la
motricité sur la cognition et le comportement, les fonctions d’apprentissage,
les comportements dits “atypiques” de certaines fonctions, etc. – conduisent à
s’interroger sur la technologie elle-même. Si la génétique permet de détecter
certaines anomalies, quel futur promet-elle aux nouveaux-né-es de demain ? À
l’heure où les machines s’avèrent être de puissants outils pour pallier à
diverses difficultés d’apprentissage, quels impacts ont-elles sur les cerveaux
et sur les capacités humaines de calculs en général ? Comment ces disciplines
et leurs nouveaux développements s’insèrent-ils dans le monde de la recherche
sur l’esprit humain ? Cette intégration n’est pas sans soulever un certain
nombre d’enjeux éthiques, qui se cristallisent avec la constitution de
l’intelligence artificielle (IA) en champ de recherche à part entière.
Les liens esprit-technologie ne cessent de fasciner les chercheurs et
chercheuses dans le monde scientifique, philosophique, informatique, et même
artistique : ce qui est en jeu, c’est donc bien le futur de l’esprit.
Ce sont ces enjeux et questions que Psy-ences propose d’ouvrir cette année à
son public interdisciplinaire. À travers le thème Outiller l’esprit, Psy-
ences réunira des chercheurs et chercheuses de différentes disciplines et
d’horizons divers pour tenter de répondre aux nombreuses questions que posent
les interactions esprit – technologie.
PRESENTATION TEXT
In a world where human beings constantly create and use technological tools, one can question the roles and impact these tools have for and on the mind and mental functions.
The use of tools and techniques related to human cognition is hardly new: the history of scientific experiments on the human mind reveals a fascination to understand it through interventions and external techniques. This history concerns many disciplines such as medicine, psychiatry, social sciences and linguistics, which have developed surprising techniques in order to solve important enigmas about the human mind. Experimentation has conquered all disciplines of the mind, notably neuroscience and psychology—even philosophy, with its new subfield of “experimental philosophy.” New technologies have not only become necessary in people’s daily lives; they are also used in therapies and treatments of several pathologies and conditions.
At a time when technology has become ubiquitous and when its progress continues to exceed expectations and forecasts, the question of its interactions with the mind is constantly raised and renewed. Biology, genetics, and computer science—among others—have brought about new knowledge about mechanisms of the human psyche. These disciplines are not only capable of describing some functions of the human mind; they have also now become transformative: indeed, they can “modify” the mind, and to a certain extent, they can create or generate new abilities.
The questions emerging from the development of such technologies—most notably regarding brain functions, the impact of motor skills on cognition and behavior, learning functions, « atypical » behaviors of certain functions, etc.— prompt us to consider technologies in themselves. If genetics can detect anomalies, for example, what will be the future of tomorrow’s newborns? At a time when machines prove to be powerful tools for overcoming various learning difficulties, what impact do they have on the brains and on human computational abilities? How do these disciplines and their new developments fit into the research about the human mind? These integrative approaches also raise numerous ethical issues, which surface in the complex field of artificial intelligence (AI).
Mind-technology relations fascinate researchers in the scientific, philosophical, computer, and even artistic worlds: what is at stake here is the future of the mind.
RÉSUMÉS | ABSTRACTS
Julie Jebeile (Université de Berne, Oeschger Center for Climate Change Research)
“Values, simulations and technologies”
In philosophy of technology, the question of whether technical artefacts and technologies are (e.g. morally) neutral is framed as relative to the user-technology relationship, i.e. whether technical artefacts and technologies are extensions of the users, or autonomous agents. In this talk, I suggest an alternative (bottom-up) approach. I will first describe the indispensable role of simulations in the design of contemporary technologies. I want to show that non-epistemic values, e.g. socio-economic or political values, shape simulation models to some extent, and thereby partly determine the very technical specifications of the technologies. My intentions are therefore to debunk the idea that technical artefacts and technologies can be seen as black boxes, and to support the view that they convey within their functions and their possible materiality some of the values of their designers. Then, I will discuss to which extent the designers, and the users, are respectively responsible or liable for the harms that technologies can cause. In this regard, their respective understanding of how technologies work, and what they are aimed for, should be taken into consideration. In this talk, I will take the examples of coronavirus apps, and the nuclear power plant as case studies.
FR : Valeurs, simulation et technologies
En philosophie de la technologie, la question de savoir si les artefacts techniques et les technologies sont neutres (notamment moralement), est présentée comme relative à la relation utilisateur-technologie, à savoir si les artefacts techniques et les technologies sont des extensions des utilisateurs ou des agents autonomes. Dans cette présentation, je suggère une approche alternative (« bottom-up »). Je décrirai tout d’abord le rôle indispensable des simulations dans la conception des technologies contemporaines. Je veux montrer que les valeurs non épistémiques, par ex. les valeurs socio-économiques ou politiques, façonnent dans une certaine mesure les modèles de simulation et déterminent ainsi en partie les spécifications techniques des technologies. Mon but étant de démystifier l’idée selon laquelle les artefacts techniques et les technologies peuvent être considérés comme des boîtes noires, et de montrer qu’ils véhiculent au sein de leurs fonctions et de leur matérialité éventuelle certaines des valeurs de leurs concepteurs. J’évaluerai ensuite dans quelle mesure les concepteurs et les utilisateurs sont responsables des dommages que les technologies peuvent causer. À cet égard, leur compréhension respective du fonctionnement des technologies et de leurs buts doit être prise en considération. Dans cette présentation, je prendrai les exemples d’applications liées au coronavirus et de la centrale nucléaire comme études de cas.
Franck Varenne (Université de Rouen – ERIAC & IHPST)
« Analyser, expliquer et comprendre à l’aide de simulations computationnelles »
Cet exposé présentera certaines de mes recherches en épistémologie des simulations computationnelles. Ces travaux entendent contribuer à la question spécifique de savoir comment la machine générique computeur (le mot français ordinateur apparaît aujourd’hui clairement réducteur car lié à l’usage daté d’un computeur pour le traitement et l’ordonnancement de l’information) et les divers tournants computationnels associés ont enrichi l’outillage de l’esprit humain dans le cas spécifique de l’enquête scientifique et technique. Dans ce contexte, les simulations sur computeur ont d’abord majoritairement consisté en des simulations numériques de modèles mathématiques ou en des modelages numériques (CAO). Par son recours plus explicite à la dimension sous-symbolique propre à toute simulation, la simulation computationnelle a ensuite permis de représenter de manière plus iconique les interactions entre facteurs hétérogènes d’un système complexe (organismes vivants, sociétés, etc.) ouvrant la voie à des pratiques d’explication prolongée non accessible à un esprit humain non aidé. En recourant à la simulation orientée objets et aux systèmes multi-agents, une telle explication prolongée est déléguée à la machine au sens où l’on peut dire que l’on « fait expliquer » le phénomène d’intérêt par la computation du modèle de simulation. Enfin, l’entrecroisement – au cours de la computation – des voies de la référence et des chemins de sous-symbolisation que permettent les simulations complexes contemporaines installe l’apport des simulations au-delà de celui d’un outil de résolution approchée de modèle ou de délégation de l’explication. Elle autorise que soit automatisée une recherche de modélisation mathématique ex post effectuée sur la simulation elle-même, sur le terrain virtuel de patterns résultant de processus et de mécanismes hétérogènes co-calculés et entrecroisés pas à pas. Cette pratique de re-mathématisation de simulation complexe relève d’une recherche de compréhension assistée par ordinateur : elle vise la proposition d’une compréhension ex post médiée par une simulation computationnelle préalable. De telles pratiques formelles régionalisent considérablement la dialectique théorie/expérience traditionnellement « cerveau-centrée » et « mathématiques-centrée » en ajoutant des outils médiateurs indispensables, nouveaux et dont les natures épistémiques se révèlent à l’épistémologie elle-même à la fois variables, complexes et souvent combinées. Il devient par exemple techniquement réducteur de ne croire toujours qu’en la recherche directe sur des données de formalismes mathématiques (lois, théories, modèles) élégants, simples, parcimonieux car mobilisables ou calculables par un esprit humain non aidé. Ce que c’est que connaître semble donc aujourd’hui considérablement bouleversé et enrichi par ces nouveaux outillages suscités ou rendus possibles par cet objet mi-matériel mi-formel qu’est le computeur.
EN:« Analyzing, explaining and understanding, using computational simulations »
This talk will present some of my research in the epistemology of computational simulations. This work intends to contribute to the specific question of how the generic machine computes (the French word “ordinateur” [computer] appears today clearly reductive because it is linked to the dated use of a computer for the processing and scheduling of information) and the various associated computational turns have enriched the tools of the human mind in the specific case of scientific and technical investigation. In this context, computer simulations have primarily consisted of numerical simulations of mathematical models or numerical modeling. By its more explicit use of the sub-symbolic dimension specific to any simulation, computational simulation has allowed us to represent in a more iconic way the interactions between the heterogeneous factors of a complex system (living organisms, societies, etc.) opening the door to practices of prolonged explanation not accessible to a non-helped human mind. Through object-oriented simulation and multi-agent systems, such an extended explanation is delegated to the machine in the sense that we “make it explain” the phenomenon of interest by the computation of the model of simulation. Finally, the intersection – during computation – of the reference paths with the sub-symbolization paths, which contemporary complex simulations allow, makes the contribution of simulations go beyond an approximate resolution tool of a model or that delegates the explanation. It authorizes the automation of an ex post mathematical modelling research made on the simulation itself, on the virtual field of patterns resulting from heterogeneous processes and mechanisms co-calculated and intersected step by step. This practice of re-mathematization of a complex simulation comes from a computer-assisted comprehension research: it aims to offer an ex post understanding mediated by a prior computational simulation. Such formal practices considerably regionalize the traditionally “brain-centered” and “mathematical-centered” theory / experience dialectic by adding essential, new mediating tools, whose epistemic natures happen to be both variable and complex, and often combined, for epistemology itself. For example, it becomes technically reductive to keep believing in the sole direct research on data of mathematical formalisms (laws, theories, models) that are elegant, simple, parsimonious because they can be mobilized or calculated by a human mind without help. The status of what it is to know seems to be considerably unsettled today and enriched by these new tools created by this half-material, half-formal object that is the computer.
Erika Dyck (University of Saskatchewan, History)
Psychedelic Reboot: Reconciling Psychedelics in the 21st Century
Although the word psychedelic was only introduced in 1956, the idea of mind-altering, and even mind-manifesting, experiences have long been with us. Historically the desire to achieve different states of consciousness have emerged from rituals and ceremonies, as well as by ingesting chemicals to trigger visions or set one on a path of deep reflection. Our 21st century fascination with resurrecting psychedelics might then suggest that we are culturally in need of healing, or that we are searching for answers that are not readily apparent. Existential questions about climate change, gender relations, border control and access to genuine information have cultivated a culture of fear and mistrust that has left us searching for meaning. This cultural experience is not unique to our times, but our resources for addressing this anxiety are different from the past.
My presentation looks at the growing wave of enthusiasm for mind-altering drugs that has arisen in the past decade, and compares it with historical enthusiasm for psychedelic science. I explore whether the 21st century incarnation of psychedelics is indeed anything new, or whether it is better understood as a reconciliation with our collective past, with drugs as well as with drug policies and cultural practices. I suggest that many of the features of the psychedelic renaissance are not in fact new at all, but are being repackaged as breakthroughs by relying on different technology, by commercializing psychoactivity, and repackaging the psychedelic experience to make it appear more fresh, and perhaps even more progressive.
FR : Redémarrage psychédélique : réconcilier les psychédéliques au 21e siècle
Bien que le mot « psychédélique » n’ait été introduit qu’en 1956, l’idée d’altération mentale, voire de manifestation spirituelle, nous habite depuis longtemps. Historiquement, le désir d’atteindre différents états de conscience est apparu lors de rituels et de cérémonies, ainsi que par l’ingestion de produits chimiques pour déclencher des visions ou pour se mettre sur un chemin de réflexion profonde. Notre fascination du 21e siècle pour la résurrection des psychédéliques pourrait suggérer que nous avons culturellement besoin de guérison, ou que nous cherchons des réponses qui ne sont pas facilement apparentes. Les questions existentielles sur le changement climatique, les relations entre les sexes, le contrôle des frontières et l’accès à l’information authentique ont cultivé une culture de la peur et de la méfiance qui nous a poussés à chercher une signification. Cette expérience culturelle n’est pas la seule de notre époque, mais nos ressources pour faire face à cette anxiété sont différentes de celles du passé.
Ma présentation se penche sur la vague d’enthousiasme croissante pour les drogues psychotropes qui s’est produite au cours de la dernière décennie, et la compare à l’enthousiasme historique pour les sciences psychédéliques. Je propose d’évaluer si l’incarnation des psychédéliques au 21e siècle est vraiment nouvelle ou si elle est mieux comprise comme une réconciliation avec notre passé collectif, avec les drogues, ainsi qu’avec les politiques et les pratiques culturelles en matière de drogues. Je pense que de nombreuses caractéristiques de la renaissance psychédélique ne sont pas du tout nouvelles, mais qu’elles sont reconditionnées par des découvertes qui utilisent une technologie différente, par la commercialisation de la psychoactivité et par le reconditionnement de l’expérience psychédélique qui la fait apparaître plus neuve, et peut-être même plus progressive.
Sabine Arnaud (CNRS)
Speaking Machines, the Trial of Articulation, and Deaf Education in Modern France
The reception of Canon Mical’s speaking heads in late eighteenth-century France radicalized the debate around what, for many, constituted the singularity of the human: speech. Since Descartes and the controversy around the machine, articulation, a mechanical understanding of the body, and the use and/or limits of the teaching of speech had been regularly interrogated, tactically challenging current understandings of the body, of the role of language or speech, and of what distinguishes humans from other beings. Mical’s invention prompted a reconsideration of the potential of the speaking machine in the light of the eighteenth-century interest in pronunciation and expression. This paper investigates how French thinkers and deaf and hearing teachers conceived of the mechanism of articulation, and its role in deaf education in view of the speaking machine.
FR : Les Machines parlantes, l’épreuve de l’articulation, et l’éducation des sourds dans la France moderne
La réception des têtes parlantes de l’Abbé Mical à la fin du XVIIIe siècle en France a radicalisé le débat autour de ce qui, pour plusieurs, constituait la singularité de l’humain : le langage parlé. Depuis Descartes et la controverse concernant la machine ; l’articulation, la compréhension mécanique du corps, et l’usage et / ou les limites de l’enseignement du langage parlé ont été régulièrement interrogés, remettant tactiquement en cause la compréhension actuelle de ce que sont le corps, le rôle du langage ou de la parole, et ce qui distingue les humains des autres êtres. L’invention de Mical a conduit à reconsidérer le potentiel de la machine parlante à la lumière de l’intérêt pour la prononciation et l’expression au XVIIIe siècle. Cet article étudie la manière dont les penseurs français et les enseignants sourds et entendants ont conçu le mécanisme de l’articulation, ainsi que son rôle dans l’éducation des sourds au regard de la machine parlante.
Jeremy Greene (Johns Hopkins University, History of Medicine)
“Mobile Media and the Mind: Radioelectroencephalography and the Speculative Future of Wireless Health Technologies, 1945-1965”
FR : « Médias mobiles et l’esprit : la radioélectroencéphalographie et le futur spéculatif des technologies de santé sans fil, 1945-1965 »
Dominic Martin (UQAM, Organisation et ressources humaines)
« Intelligence artificielle et prise de décision morale : les promesses et les défis des agents moraux artificiels »
EN: “Artificial intelligence and moral decision making: promises and challenges of artificial moral agents”
Mara Mills (NYU, Media Culture and Communication)
“Testing Hearing with Speech”
FR : « Tester l’audition avec la parole »